Il est seulement indiqué la manière dont il doit être porté : rabattu, afin de ne pas montrer ni révéler les atours ou agréments féminins. Cependant, ce verset institue une nouvelle conception de décence en public plutôt qu’il n’impose de voiler le visage des femmes. La sourate 33 (Les Coalisés) consacre quant à elle plusieurs versets aux femmes musulmanes, avec la volonté manifeste de les protéger. Au premier chef, les femmes de Mahomet. « Ô croyants ! N'entrez point sans permission dans les maisons du Prophète, excepté lorsqu'on vous permet de prendre un repas avec lui et sans vous y attendre. […] Le Prophète rougit de vous le dire ; mais Dieu ne rougit point de la vérité. Si vous voulez demander quelque objet à ses femmes, demandez-le à travers un voile. » Enfin, toujours dans la volonté d'assurer la protection des croyantes, mais cette fois-ci de toutes les musulmanes : « Ô Prophète ! Prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de serrer sur elles leurs mantes ! Cela sera le plus simple moyen qu'elles soient reconnues et qu'elles ne soient point offensées. » (33; 59).
Puisque le Coran, qui est un guide (hudan), met en relation la pudeur et le port du voile, il est fondé de se dire que ce qui est prescrit aux musulmanes et aux musulmans recèle les germes de celle-ci ou constitue une méthode appropriée pour en être doté de conscience.
Il convient de souligner qu’obéir aux passions primaires comme l’impudeur, la transgression, l’aveuglement en vue d’intéresser les prédateurs est un écran aux prescriptions coraniques et à la véritable maitrise de soi. Celles et ceux qui sont sous la domination des passions sont égarés et se mettent à égarer autrui. La sujétion du libre arbitre par les passions du « nafs » conduit à la transgression et à une mauvaise interprétation des signes de Dieu « âyât ». C’est être injuste que de préférer les passions du « nafs » à la connaissance et à la vérité venant de Dieu ; De ce point de vue, qui obéit à ses passions voit ses transgressions embellies par Satan ; si les passions du « nafs » dominaient le monde, il en résulterait le chaos.