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De L'Islam en Europe

Publié le 12 Août 2018 par Nasser Adjissa

La croyance, un état qui relève de l’intime, de  la morale et non du légal                                                          

La croyance ne se marchande pas, elle se pratique comme conduite individuelle consistant à surprendre en dépassant les conduites négatives voir condamnables. La croyance en Allah  relève de la conception que le musulman se forge à partir de sa propre lecture des textes et de son identité individuelle. Généralement, s’astreindre à croire relève donc, de la morale individuelle, il ne saurait faire l’objet d’un diktat collectif émanant d’une conscience externe à la conscience intime.

L’Islam n’a pas institué un clergé officiel et  récuse donc tout diktat émanant d’une structure cléricale. C’est bien à l’homme pensant et pas uniquement au consommateur conditionné que revient le droit en toute intimité de croire  ou pas en une entité supérieure. Le rôle des imams en matière religieuse se limite à clarifier autant que possible le cas étudié, exposer toutes les pistes envisageables, mettre sur table les avis différents ainsi que leurs arguments en toute objectivité intellectuelle, puis donner leur point de vue comme un avis non contraignant parmi d’autres.

Le cas de la pratique de la prière est éloquent en la matière, en dehors de conditions délicates ou de maladies graves, seul le croyant  peut juger s’il est en capacité ou non d’accomplir ses obligations lorsqu’il rencontre des difficultés pour pratiquer ses prières. Le qualitatif est donc une valeur indissociable de la croyance.

 

Mettre l’accent uniquement sur la pratique de la prière voir même de la croyance en Allah est réducteur de la position de l’Islam en la matière.

Il nous paraît dès lors abusif de ne retenir que la gestuelle qui entoure la prière par exemple, outre le fait que, souvent, le sens qui lui est attribué est galvaudé sans discernement. Cette lecture certes complexe n’est pas étrangère à la doctrine musulmane.

Par opposition à la croyance sans esprit ni conviction voir d’essence inappropriée, la jurisprudence a recours aux incontournables de l’intime conviction  en pointant dés lors du doigt les comportements malsains des Mounafikines par exemple. En arabe, en bengali et en urdu, l'expression de Mounafikines n'est pas principalement un concept religieux. Selon le sens religieux, ce terme s'applique à une personne dont les actes sont différents des pensées ou opposés à elles, et qui le cache aux autres. Selon le sens du Saint  Coran, cette expression s'applique à une personne qui ne possède pas la foi musulmane, mais qui prétend l'avoir (Wikipédia). Tout comme le concept de hallal et  al-jallâla (malsain à la consommation), le terme Mounafikines exclu les hypocrites en épurant les comportements en les rendant plus lisibles mais aussi et surtout plus acceptables. Plusieurs hadiths existeraient donc à ce sujet, ce qui est une preuve tangible que le sens intime de la croyance  en Islam ne se limite pas seulement à la manière de pratiquer les incontournables comme, la chahâdat, ramadhan, zakat, la salat, le pèlerinage tout en consommant halal et en en ayant préalablement circoncis le masculin. Définir les concepts puis déterminer à qui revient le droit de décision dans quelle matière et de quelle manière peut-on pratiquer son culte, ce sont des balises incontournables si l’on veut faire avancer le débat sur le croire ou ne pas croire vers la clarté du jour. Ainsi, les hadiths définissent-elles les responsabilités afin de dissiper ce brouillard à la fois conceptuel et législatif.

Le cas du jeûne du mois de Ramadhan est éloquent en la matière, en dehors de conditions de maladies graves, de voyage, de grossesse  seul le croyant peut juger s’il est en capacité ou non d’accomplir son jeûne lorsqu’il rencontre des difficultés pour pratiquer son culte.

Faut-il donc considérer comme recevables, une croyance, une pratique cultuelle voir même sociale dont du début à « la fin » est un enchainement de processus de pensées antinomiques qui n’a rien de réfléchi voir de spontané sauf la forme ? Est-il acceptable de pratiquer les prières voir les valider lorsque les pensées qui les entourent sont à l’opposé de ce qui logiquement attendu ? À notre sens, un musulman  dont le mode de pensée, se déroule confinée dans un espace conditionné et vicié, qui est nourri  de concepts suspects entre dans la catégorie des comportements irrecevables voir même mounafikes.

Concernant la question des comportements suspects, il serait plus objectif d’exposer les avis différents en la matière. Nous les résumerons ainsi sans soutenir aucun d’eux car ce n’est pas l’objectif de ses lignes n’est pas de créer une énième polémique

Pour les uns, le dépassement de soi, n’est pas une condition sine qua non. Pour d’autres, seul les apparences rendent la croyance recevable, alors que certains dénoncent la superficialité des comportements..

Nous avons dit plus haut que la croyance ne se marchande pas, elle se pratique comme conduite individuelle parfois même naïve d’où la difficulté d’établir avec exactitude une échelle rationnelle d’acceptabilité. Avec l’idée de se surpasser, il revient donc au musulman de vivre sa pratique selon ses valeurs propres fussent-elles naïves. . Cependant, l’imam dont les connaissances sont théoriquement supérieures aux profanes doit tant que faire se peut proposer au croyant lambda  souvent de facture naïve voir profane   de décrire avec précision la manière dont les différents rites se déroulent ainsi que la composition du reste  exacte des comportements et des modes de pensées. C’est-à-dire : sans artifice ni faux fuyant.  

En résumé et au risque de nous contredire, le recevable et le non-recevable dépend du croyant, c’est à lui seul que revient le droit de se surpasser, du moment qu’on lui indique clairement la recevabilité des comportements à adopter et ce à tous les niveaux.

Les musulmans notamment d’Europe, peuvent ainsi apporter un plus qualitatif à la recevabilité de leurs comportements au lieu de s’enfermer dans une vision réductrice de pure forme, et deviennent de ce fait une proie facile de tous les saltimbanques pour qui le conditionnement voir même le recrutement est une question de business.

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