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lettre aux françaises et aux français.

Publié le 25 Novembre 2014 par Nasser Adjissa

Lettre ouverte aux françaises et aux français.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

C’est un plaisir de vous accueillir à la première réunion du Club de réflexion lié à la question des banlieues.

Tout au long de cette conférence cette épidermique sous bien des aspects, il sera nécessairement suggéré d’élargir les discussions à des questions qui ne sont pas seulement liées à la périphérie elle-même, mais aussi à la politique voir nécessairement au restant de la société : le médiatique ne sortant pas indemne de ce nécessaire réquisitoire. Nous aurons une discussion libre après mon propos et je serai heureux de répondre à vos inévitables questions et je tiens également à utiliser mon droit à vous poser des questions dans l’idée nécessaire de pousser à la réflexion. Que personne n’hésite à essayer de bousculer sinon réfuter les divers arguments que je viens d’exposer tout au long de cette conférence.

J’espère que les différents points de vue que nous apporteront à la gouverne de tout un chacun dans l’organisation et le contenu de cette session renforceront l’influence de cette agora en tant que forum de discussion et d’analyses de premier plan. Plus nous irons de l’avant dans l’idée de débroussailler les friches qui entourent la question périphérique, plus nous espéreront que « l’esprit des grands pionniers» sera conservé – cette atmosphère libre et ouverte, cette opportunité d’exprimer toutes sortes d’opinions très différentes et franches.

Permettez-moi de dire à cet égard que je ne vais pas vous décevoir et que je vais parler directement et franchement. Certains de mes propos pourront sembler un peu trop rudes, mais si nous ne parlons pas directement et honnêtement de ce que nous pensons vraiment, alors il est absolument inutile de tenir de telles réunions en se disant que c’est à la réflexion qu’elles sont dédiées. Il serait préférable, dans ce cas, de se contenter des rencontres informelles, où personne ne dira rien qui ait une véritable portée et, reprenant les paroles d’un illustre intellectuel, où vous vous rendrez compte que les politiques ont une langue faite pour ne pas dire la vérité : somme toute une xyloglossie tout juste bonne à sidérer les esprits.

Nous nous concertons pour d’autres raisons que celles de tourner autour du pot à déconfiture en nous disant non sans grande pertinence que l’abattage du verbe est préférable à l’aiguillage des esprits. Nous dialoguons pour nous parler franchement. Les yeux dans les yeux. Nous avons besoin d’être directs et francs aujourd’hui, non pas pour nous envoyer des piques assassines ou occulter les questions essentielles, mais afin de tenter de faire la lumière sur ce qui se passe dans notre société, d’essayer de comprendre pourquoi notre monde est de moins en moins sûr et de plus en plus imprévisible, et pourquoi les risques augmentent partout autour de nous.

Les débats d’aujourd’hui se sont tenus sous le thème : pour que cessent les lynchages de la périphérie. Nous avons perdu beaucoup de temps, laisser braire moult opportunistes et il est grand temps que cela cesse. Je pense que cette formule décrit avec précision le tournant historique que nous sommes en train d atteindre aujourd’hui et les choix auxquels nous sommes tous confrontés. Bien sûr, il n’y a rien de nouveau dans l’idée que sous la houlette des hyènes ricanantes et glapissantes entre autre, notre société est en train de changer très rapidement et pas spécialement dans le bon sens. Je sais que c’est quelque chose dont vous avez déjà parlé autour de vous, mais les questions essentielles ont-elles été vraiment abordées ? Il est certainement difficile de ne pas remarquer les transformations dramatiques dans la politique, le médiatique voir dans la vie publique, mais sans surprise toutes ces transformations se connaissent des causes au sens où rien ne vient pas hasard. De toute évidence nous n’accordons guère de crédit au big bang fut-il à l’origine de la naissance de l’univers. Permettez-moi de vous demander dès maintenant de me pardonner si j’en viens à répéter encore et encore ce que certains sites internet ont déjà dit à l’instar des indigènes de la république.. C’est pratiquement inévitable. Pour la plupart d’entre vous, il est évident que vous avez déjà eu des idées très arrêtées sur ce que banlieue veut dire. Mais, dans un souci de démystification permettez-moi d’exposer mon point de vue. Il coïncidera avec le point de vue des participants sur certains points et divergera sur d’autres.

Tandis que nous analyserons la situation d’aujourd’hui, n’oublions pas les leçons de l’histoire, celles qui nous ont permis de comprendre que monter les uns contre les autres deux pans d’une même société aboutit souvent au chaos. Tout d’abord, les changements que nous observons dans la radicalisation des partis politiques qu’ils soient de droite tout comme de gauche d’ailleurs – et tout ce que nous voyons aujourd’hui constitue des événements de cette ampleur – ont généralement été accompagnés sinon par une guerre et des conflits à l’échelle mondiale, du moins par des chaînes de conflits sociaux intenses. Aujourd’hui, et taraudée par une crise économique déstabilisante notre société est pleine contradiction. Nous devons être francs en nous demandant mutuellement si nous avons un filet de sécurité fiable et bien en place. Malheureusement, il n’y a aucune garantie et aucune certitude que le système actuel soit en mesure de nous protéger des bouleversements qui se donneront à voir. Notre société, a été sérieusement affaiblie, fragmentée et déformée par des imprécations de toutes natures et dont les hyénidés se sont faits une spécialité. Les mentalités voir certaines pratiques traversent également des temps difficiles.

Oui, un grand nombre des mécanismes visant à assurer l’ordre social ont été comme déboulonnés il y a très longtemps, y compris et surtout dans la période suivant immédiatement l’avènement au pouvoir du pénible sarkozy. Permettez-moi de souligner que la solidité de tout système créé à l’époque reposera non seulement sur ​​l’équilibre des forces et les droits des citoyens à librement s’exprimer, mais aussi sur le fait que les « pères fondateurs » de ce système se respectaient mutuellement, respectaient les forces naissantes et n’essayaient pas de mettre la pression sur les autres, mais tentaient de parvenir à des accords pour le moins satisfaisants. De nos jours, la tendance est à la surenchère voir la haine où un pan de notre société sera livrée pieds et poignets liés à la vindicte populaire. Le charnier peut commencer, quand bien même pour l’instant purement symbolique ou presque. Sans tremper dans un pessimisme outrancier, Je suis intimement convaincu que nous ne pourrions pas prendre ce mécanisme de freins et de contrepoids que nous avons construit au cours du siècle des lumières, parfois avec les plus grands efforts et difficultés, et tout simplement le détruire sans rien reconstruire à sa place. Le cas échéant et sans surprise, nous serions laissés sans instruments autres que la force brutale, barbare pour ne pas dire francitare en tant que pur produit de notre société.

Dans un second temps, je demanderai à l’assistance de bien rester accrocher à ses sièges en ce sens que la suite risque de s’annoncer houleuse tant les esprits n’auront pas été préparés à tant de vérités difficiles à entendre qui plus est admettre. Le ton sera cassant, inflexible mais toujours gardera une nécessaire part d’objectivité afin de donner crédit et recevabilité à nos propos. Mais que tout le monde se rassure afin d’être fixé quant à l’objet de notre démarche, il ne s’agit pas ici de faire dans un catastrophisme de comptoir que de relater point par point des faits que nul ne pourrait contester. En outre, notre démarche ne tendra pas tant à provoquer la compassion que convoquer le bon sens au sens d’une prise de conscience réaliste de la situation. Pour ne pas aborder de front l’objet de notre conférence, parler des banlieues, que je qualifie non sans idées bien arrêtées de périphérie au sens d’un repositionnement aux abords de la société et non plus en marge des proximités de la république, ce n’est pas seulement parler des caporaux de quartier, ces princes des cités mais gueux de la société, mais c’est aussi et surtout parler de ces millions de gens qui se lèvent tôt cependant victimes directes d’un système inique qui durant des décennies autant dire près d’un demi siècle déjà instrumentalisera comme pas possible cette question un peu comme un vendeur de maquereau crie à l’envolée pour écouler sa marchandise. Je sais pertinemment que mes propos pourraient paraître durs, crus sinon déplacés. J’ai parfaitement conscience que certaines âmes sensibles vont se sentir comme offusqués par la dureté de cette élocution, mais aussi incroyable cela puisse sembler soit par ignorance des faits soit par pharisaïsme très peu sinon personne ne trouvera nécessaire de se dresser contre ce que l’on pourrait voir comme la plus incroyable fumisterie de ces cinq dernières décennies probablement pollué comme ils le seront par les seuls thèses avancées par le pouvoir politique et médiatique. De toute évidence très peu s’attacheront à savoir, se suffisant des bribes informationnelles que distilleront les différents pouvoirs en place qu’ils soient de droite comme de gauche d’ailleurs. Que tout le monde se rassure, l’objet de notre démarche n’est pas tant de braquer les esprits contre la république du reste évanescente presque mourante, que de les inviter à changer de braquet dans l’idée de se faire une meilleure idée, une image plus réaliste, de ce que banlieue veut dire. Et nous n’en sommes qu’à l’amuse gueule, c’est dire. De façon assez paradoxal s’il en est, la stabilité de la périphérie passe nécessairement et inéluctablement par le regard qui est posé sur elle. Hors il se trouve que durant des décennies instrumentalisée par la gauche, diabolisée par la droite et objétisée par les deux camps, à aucun moment la périphérie pourtant soucieuse de faire son petit bonhomme de chemin ne sera laissée en paix, comme si elle portait en elle un sceau infamant qu’un regard trop sourcilleux ne saurait trop voir. La périphérie se cherche et elle s’est retrouvée non pas dans une vision positive d’elle-même, mais dans une image négatiste et donc trompeuse que colporteront à outrance outre les hommes politiques notamment les hyènes ricanantes et glapissantes. La boucle est désormais bouclée, à la périphérie de faire avec, quitte au passage à s’auto-déprécier, s’auto-flageller voir même remettre en cause les fondements même de sa personnalité. Il faut dire que pour les esprits notamment pour la périphérie ce ne sera pas de tout repos. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Ce qui est remarquable de noter ici, autant la périphérie sera victime d’un système inique dont on se demande quand est-ce qu’il prendra fin, autant elle sera la première victime des caporaux de quartiers allant même jusqu’à recruter des enfants pour faire leurs basses besognes. L’un dans l’autre personne n’épargnera personne, tout un chacun trouvant son compte dans l’exploitation de la question périphérique autant dire les banlieues. Mais bon nous ne sommes pas là pour nous essentialiser sur les caporaux de quartier dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer ou presque, que d’éclairer sous un jour nouveau la véritable problématique des banlieues. Pour ne pas opérer d’une nécessaire précision, il fut un temps où la politique dite objective consistait à rechercher le dessous des cartes en s’attachant vaille que vaille à solutionner les problèmes. A en croire l’attitude clairement exprimée par les politiques de droite comme de gauche, il semblerait que cette époque soit révolue si tant est qu’elle a existé un jour. On ne cherchera pas tant à comprendre, disséquer, analyser et expliquer une problématique perdurant depuis près d’un demi siècle qu’à l’exploiter sous sa forme maximale un peu comme on attendrait que ce décompose le fumier avec les odeurs en plus. Référence faite, cela va de soi, aux bruits et aux odeurs du pénible Jacques Chirac et consort. Et les odeurs de soufre, voir le bruit de bottes des CRS, ce ne sera certainement pas ça qui fera défaut. C’est le moins que l’on puisse dire. En fait, les hommes politiques auront plus pris l’habitude de brocarder la question périphérique que les nécessaires réponses que tout individu sensé se serait attaché à proposer. Un comble. Mutatis mutandis, les hommes politiques, pharisaïques comme ils sont, se contenteront tout bonnement de poser la question sans chercher la moindre réponse à un phénomène de société qui n’aura de cesse d’empester la société comme pas possible préférant selon toute vraisemblance se contenter de dénoncer un pourrissement observable plutôt que d’y remédier. Une investigation éclairante des ramifications à l’œuvre sera pourtant à portée de clic de n’importe qui. Pourtant, en effet, un centre de réflexion chargé d’évaluer le malaise périphérique et donc des banlieues, se trouvera à la portée de réflexion de n’importe quelle andouille. Une fois de plus nous ne pourrions nous empêcher de dénoncer durement la main mise, mais aussi la légèreté avec laquelle hommes politiques et hyènes ricanantes et glapissantes caricatureront la question périphérique. En fait, tout se passera comme si les politiques navigueraient à vue, incapables de s’inscrire dans une vision à plus long terme. Mais en fait, loin de toute démarche accidentelle, tout se passera comme si la périphérie ne devrait d’aucune manière dépasser le cap des bras, mais pas de la tête. Une autre façon de dire que la guillotine aurait été réhabilitée certes de manière symbolique d’un certain point de vue, mais pas aussi symbolique que ça vu sous un tout autre angle. La périphérie n’est pas dans la merde. En cet endroit, abandon sans surprise des banlieues livrées à elle-même, désertion des forces de l’ordre, désertification du tissu économique, sabordage des structures de l’éducation nationale somme toute bradées, confinement de la périphérie dans un espace géographique glauque et délétère seront somme toute le lot quotidien d’une périphérie au bord de la rupture sinon du dégoût. Si cette entreprise de la terre brûlée, véritable politique de la tabula rasa, ont implicitement valu aux hommes politiques le satisfecit du front national, elle ne peut en revanche que susciter déception et colère parmi la périphérie et les condamne à terme à perdre le peu de légitimité et de crédibilité politique qui leur reste. Seule échappatoire, un peu comme on demanderait à un borgne de se crever l’œil restant, reprendre la main sur les questions de politique intérieure est une stratégie qui ne pourra faire que ses preuves à plus ou moyen long terme. En effet, ce n’est certainement pas en un quinquennat que les politiques pourront réparer ce qu’ils auront saccagé en près d’un demi-siècle. Mais on ne désespère pas de voir un jour un homme politique intègre se lever pour réparer tout ce carnage. Ah, il n’en existe pas ou si peu ? Il faut dire que la fuite en avant, ce ne sera certainement pas cette option qui fera peur aux hommes politiques, incapables de se dire qu’il aurait mieux valu traiter la périphérie d’égal à égal, somme toute comme tout français, au lieu de la marchandiser comme tel est le cas actuellement. Pour ne pas approfondir la question, le malaise périphérique, la panique morale qui se donnera à voir en stérilisant les initiatives, est une réaction naturelle à un danger réelle ou imaginaire, amplifiée ou objective. Elle surgit lorsqu’une condition, un événement, une personne ou un groupe de personnes est montré du doigt par le pouvoir dominant, les médias ou la population comme une menace pour les valeurs et les intérêts d’une société. Or il se trouve, notamment depuis la venue au pouvoir du pénible sarkozy, que la périphérie sera mise à toutes les sauces notamment les plus insanes, que même des chiens affamés auraient refusé de manger. Racaillisée pour les uns (la droite), sous-hommisés pour les autres (la gauche), autant dire un ersatz de conscience sans humanité, il va sans dire que tout le monde ira de son laïus imprécatoire, de sa joute détestatoire. Somme toute rien qui ne permette à la périphérie de se dire un jour qu’il fait bon vivre au pays de Montesquieu, de Montaigne et de Lamartine. Cette façon de faire dans l’idée de se défaire de toutes responsabilités, met en présence deux acteurs majeurs : les dominants présentés comme moraux somme toute les initiateurs de la dénonciation et les démons populaires ou bouc émissaire autrement dit en anglais folk devils, des personnes ou des groupes de personnes désignées à la vindicte populaire. Il va sans dire, en effet, que le troisième acteur pour ne pas parler de larron, sera le restant de la société somme toute des français chrétiens et blancs de tout soupçon, plus enclins à succomber aux jugements hâtifs qu’à se faire une réelle idée de la situation. Nous ne sommes pas en train de dire que la périphérie serait dépourvue de tout problème, ce qui semble loin d’être le cas, nous sommes tout simplement en train de dire qu’amplifiés, tordus dans tous les sens qui plus est mystifiés les problèmes seront le plus souvent le fait de causes bien précises et d’aucune manière comme procédant d’une sorte de déterminisme socioculturel qu’il resterait à prouver. En cet endroit, les hommes politiques, les médias mais surtout les hyènes ricanantes et glapissantes vont plus s’essentialiser sur les conséquences que d’expliciter nécessairement les causes. Il y a comme des baffes qui se seraient perdues dans les boqueteaux touffus de certain pharisaïsme notoire. Quand bien même liée à controverse du moins dans un système en concordance avec les valeurs qu’il est censé défendre, la rumeur d’une périphérie, instable, ingérable voir ingouvernable sera alimentée par une couverture médiatique intense, acharnée, qui en donnera souvent une image stéréotypée ou amplifiée et qui contribuera à la faire exister en tant que problème nécessairement digne d’attention et de préoccupations. L’insécurité se trouve dans un camps et pas spécialement celui auquel on pense habituellement. En cet endroit, l’opinion publique sera mystifiée presqu’à la limite de la transe. L’effet immédiat sera souvent un fait divers qui suscitera soit l’indignation soit la réprobation au nom de la norme dominante en pointant sans état d’âme un bouc émissaire individuel ou collectif à la vindicte populaire. On n’arrête pas la bêtise politique, on la combat qui plus est férocement. Dans cette façon d’instrumentaliser la périphérie, l’événement sera non seulement amplifié par les pseudo philosophes de plateaux de télévision et autres escrocs de l’information, mais encore présenté comme annonciateur de répliques ou de symptômes essentiels d’une tendance considérée comme inaugurale au sens de l’absence de causes essentielles. La vacuité, la sottise et la vanité des agressions des hyènes ricanantes et glapissantes ne devraient mériter aucune réponse. Pourtant, les ravages seront énormes presqu’impossibles à estimer. De fait, ces agressions seront trompeusement adressées à un auditoire avide d’événementiel et de tout ce qui sort de l’ordinaire. L’opinion publique a faim de ce qui sort de l’ordinaire et les hyènes ricanantes et glapissantes sont là pour lui fournir la pitance dont elle a besoin. En redoublant de bassesse, il est évident qu’ils acquerront la notoriété dont ils sont si friands. Par ailleurs, cette notoriété du reste déplacée se monnaiera et au prix fort, s’il vous plait. Il va sans dire que le spiritualisme de bric-à-brac, tout droit sorti d’un roman de kafkaïen, n’a l’air d’entretenir qu’un rapport fortuit avec la périphérie un peu comme une péripatéticienne entretient des rapports distanciés cependant proches avec le client. Bien que parsemé ça et là de certains vérités, on y devinera surtout un symptôme de la crise de l’individualisme et du rationalisme, qui, chez les hyènes ricanantes et glapissantes, culmineront dans un narcissisme bouffon. En cet endroit, on ne cherchera pas tant à faire le constat d’une situation donnée que mystifier ce même constat. Mais bon, passons.... Il ne me revient pas de juger de la recevabilité des agressions lâchement perpétrées que de remettre de l’ordre dans ce que périphérie veut dire. En effet, Je ne voudrais surtout pas entrer dans ces jeux nauséabonds de définition du « bon » et du « mauvais » musulman, dont les hyènes ricanantes et glapissantes se sont fait une spécialité. En France, puisqu’il faut en parler, l’Islamophobie visera ceux que Sarkozy a qualifié de « français d’obédience musulmane », bref la « racaille de banlieues », les descendants de l’immigration postcoloniale qu’il conviendrait donc de traiter comme tels. Bien entendu, quand on leur offrira généreusement de s’intégrer à la République qui les a traités comme un corps d’exception, on les sommera aussi de se dissoudre en elle, de renoncer à tel ou tel attribut authentique qui ne collerait pas avec l’idée que les français chrétiens et blancs de tout soupçon se font de la francité, de ses belles valeurs universelles et de sa brillante identité. En cet endroit, ce sera au principe de la francitude que l’on demandera à la périphérie de s’intégrer à la société comme la négritude a expurgé de toute essence l’identité des africains. En ce sens, et sans surprise, l’Islam deviendra évidemment une cible, autour de laquelle il existera tout un imaginaire fantasmatique auquel, il n’empêche, on aura encore tordu le cou. Voilà, c’est pour ça que je réponds aux hyènes ricanantes et glapissantes, parce que cette petite comédie d’un autre âge, d’une toute autre société que la notre n’aura que trop durée. De toute façon la périphérie n’est plus guère disposée à laisser raconter le tout du n’importe quoi. Arrive un moment où il faut dire pouce et ainsi mettre un terme à cette incroyable opération de chambardement pour ne pas parler de sabordement. De toute évidence, c’est agressions ne sont pas le fait de philosophes soucieux de proposer des solutions que le fait de sicaires « intellectuels » des commissaires politiques comme aux ordres d’un désordre social en pleine gestation. Le torchon brûle et les hyènes ricanantes et glapissantes n’auront de cesse de rajouter de l’huile sur le feu. Faut-il s’étonner que les hyénidés voir le CRIF reproduisent sans discernement les catégories du néo conservatisme le plus éculé, en parlant de conflit d’intégration voir plus profondément de « civilisations » ? Faut-il s’étonner que l’on réduise ainsi les musulmans à une masse grouillante et sans âme, que soit emprunté avec si peu de style, ni discernement aux vieux nostalgiques orientalistes les clichés les plus sordides. Faut-il s’étonner que des millions de nos compatriotes soient réduits à des catégories binaires et essentialisantes sans qu’on leur laisse ne serait-ce qu’un instant la possibilité de s’exprimer ? La société va mal et les hyènes ricanantes et glapissantes n’ont que trop faire du poison qu’ils distilleront autour d’eux. C’est parce que nous sommes tous des français que nous devons lutter tous ensemble pour faire que cesse cet incroyable cannibalisme sociologique. Stop à la division ! Union, solidarité, entraide et coopération ! Ce projet a pas mal choses en commun avec ce que propose quelqu’un comme Houria Bouteldja par exemple au sujet de la réécriture de la société, en prenant ici en considération celle déjà établie la notion de la diversité expression voir interpellation que nous n’apprécions guère. Mais bon on fera avec quitte pour cela à mettre une pierre sur le cœur et un roc sur la raison. Jamais dans nos cauchemars les plus incroyables n’aurions-nous pu penser qu’un jour nous nous battrions pour maintenir ce pays et cette Terre d’asile encore presqu’intacte des effets néfastes dûs à l’orchestration de guerres silencieuses par quelque chose qui se cache dans la duplicité instituée où les banlieues seraient devenues l’ennemi de l’intérieur. Il semblerait que les choses se précisent, lentement, mais surement, insidieusement, mais inexorablement. Pétain est comme ressuscité et Vichy n’est plus bien loin.

De toute évidence, les hyénidés du style Eric Zemmour, Alain Finkielkraut et le bellâtre Bernard Henry Levy veillent au grain et elles ne laisseront aucune parcelle qui ne soit explorée qui plus est bassement exploitée. Les victimes sont désormais connues, mais les véritables criminels, les français peinent encore à les débusquer. Nous y voici donc. Sans surprise, la stratégie de celles et de ceux qui ont fabriqué de toute pièce ces guerres silencieuses, est parfaitement visible à l’œil nu. C’est écrit en grand sur les murs de notre duplicité pour les uns de la naïveté pour les autres. Mais les français certes travaillés au corps et à l’esprit vont-ils comprendre ce qu’il se passe avant qu’il ne soit trop tard ? Que peut-on faire pour l’arrêter ? Que doit-on entreprendre pour endiguer ce véritable tsunami détestatoire qui ne semble guère vouloir s’essouffler ? Là est la véritable question. Y a pas à dire la périphérie est dans une impasse et pendant ce temps, la société elle-même ne se rend pas vraiment compte qu’elle aussi est dans une impasse.

Sans conteste, ce n’est certainement pas demain que la problématique périphérique se connaîtra une issue. Cette campagne de dénigrement manifeste donnera le champ libre aux entrepreneurs détestatoires qui se saisiront de cette opportunité et contribuera ainsi à produire un nouvel agencement social où il y aurait d’un coté la souillure et de l’autre l’immaculée conception d’une société incapable d’intérioriser l’objet de nos plus irréversibles réalités sociologiques. Partant d’un événement parfois exceptionnel qui servira de fenêtre de tir aux snipeurs de plateaux de télévision, la panique mentale que de telles approches susciteront, fictivement ou réellement sera en quelque sorte le socle à partir duquel toute la personnalité des banlieues sera mise à mal, flétrie, lacérée, martyrisée presque niée. Ainsi, d’un coté nous aurons l’arabe de service avec tout ce que cela sous-entend comme soumission et sous-humanité et de l’autre nous aurons l’arabe de sévices seul à même de représenter la périphérie dans sa totalité. Quasi invisibilité négatrice d’un coté, ultra visibilité négatiste de l’autre et la boucle de la stigmatisation est bouclée. En dehors de ces clichés ainsi entretenus d’une main de maitre qui plus est sans relâche, ce sera le néant. Le must quoi..... Serions-nous en train de dire que le traitement de la question périphérique requière quelque chose de l’ordre de l’honnêteté intellectuelle ? Pas seulement intellectuelle. C’est le moins que l’on puisse dire... La polémique faite autours « des racailles », réplique aggravée de la croisade morale contre « l’ennemi de l’intérieur », est un parfait exemple de cette ingénierie médiatico-politique dont la finalité ultime est pour le pouvoir dominant de surmonter une crise de légitimité en retrouvant un certain crédit politique auprès d’un électorat de plus en plus volatile, sceptique sinon désabusé. La société va mal alors pour y remédier on accentue le trait ?!?!? Vas-y comprendre quelque chose Maurice !!! Peu importe les moyens employés, peu importe les fâcheuses conséquences qui inévitablement en découleront, ce qui compte c’est faire valoir une idée toute faite de la société et peu importe si l’on tourne le dos à nos réalités sociologiques les plus irréversibles.

Cependant, ni en sucre, ni en sel, ni ange ni démon, la périphérie va cependant passer à travers l’essoreuse de toutes les mystifications et quand on pense que cet incroyable cirque cela fait près d’un demi-siècle qu’il perdure, il y a vraiment de quoi se poser des questions quant à la probité de nos hommes politiques. Sans abuser sur le trait, les thénardiers de la politique qu’adouberont sans retenue les hyènes ricanantes et glapissantes ainsi que le pouvoir médiatique, vont faire de la périphérie une puissance autonome presque maléfique par laquelle tout advient et censée expliquer toutes choses, presqu’à expliquer les ravages occasionnés par El Nino. Vous m’en direz tant....

Ainsi démonisée comment cette composante présentée comme particulière sinon foncièrement dangereuse aurait-elle pu développer et nourrir une image positive d’elle-même et ainsi s’inscrire harmonieusement dans le concert de la société ? La question reste posée.... En fait, les hommes politiques toujours à chercher la petite bête là où elle n’est pas, vont introduire dans l’inconscient collectif un véritable cheval de Troie de telle sorte que le cheval ainsi introduit va devenir lui-même troyen en sorte que les individus certes conditionnés vont faire leur les idées d’autrui sans que quiconque ne s’aperçoive de la supercherie. Pendant ce temps là, la périphérie rongera son frein voir ruera dans les brancards en donnant du grain à moudre à l’opinion publique cette grande déesse de la versatilité. Il est ensuite facile au pouvoir dominant de faire une belle démonstration de force en mobilisant les pouvoirs publics contre une périphérie pourtant inlassablement malmenée. C’est là sans conteste l’étape de l’inventaire dans laquelle sans surprise la cible de la panique sociale devient durablement synonyme de dérives sociales. Dans ce contexte pour le moins délétère, l’alchimie médiatique toujours en quête d’événementiel a transformé une démarche nécessaire en signe d’infamie citoyenne ce qui a nécessité une bonne dose d’exagération, de mauvaise foi, de malveillance et de simplification afin que l’on puisse user de l’arme pénale contre les contestataires. Mais bon la périphérie n’est plus à ça près. De toute évidence rien n’est trop exagéré dés lors où il s’agit de combattre cet ennemi de l’intérieur que constituerait la périphérie sommée de différentes manières et en moult occasions de faire son mea culpa d’un crime qu’il reste à définir.

Cela nous amène tout naturellement à aborder la question de L’Islam qui sera tordue dans tous les sens en vue d’un discrédit que la classe politique considérera comme nécessaire sinon salutaire au sens où l’agonie des uns pourrait justifier le lynchage des autres. En effet, de nos jours parler de L’Islam ne consistera pas tant à parler des valeurs qu’il véhicule, tout cela sera occulté, qu’à mettre sur le devant de la scène médiatique des exceptions du style Mohammed Merah et Mehdi Nemmouche censé expliquer toutes choses. Quand bien même il y aura à boire et à manger dans ces ténébreuses affaires à aucun moment les médias ne considéreront utile d’aller au fond des choses au principe du circulez, il n’y a plus rien à voir. Cette nouvelle figure de la dangerosité sociale du musulman concentre à elle seule toutes les distanciations, toutes les suspicions, toutes les appréhensions voir nécessairement toutes les peurs permettant de justifier toutes les dérives considérées il n’empêche comme nécessaires. Par ailleurs que doit-on comprendre par ces jeunes français qui préféreront partir faire le « djihad » que de vivre en toute harmonie leur socialité. Hors cette harmonie sociale est un leurre, il serait bien plus objectif et réaliste de parler de dysharmonie vécue sur le mode du dam et cela depuis près d’un demi-siècle. Alors comment expliquer que des français apparemment nourris au biberon de la république dans une société apparemment ouverte et humaniste vont-ils se laisser entrainer dans une aventure bien souvent sans retour sinon dans un cercueil ? Quand bien même occultée par les médias et le pouvoir dominant la réponse est pourtant simple. Les français des banlieues vivent mal, mais très mal leur appartenance à la société. Ils se sentent rejetés, dépréciés, diabolisés presque déshumanisés. Et « le Djihad », cette façon de se sentir utile quelque part leur donne l’impression de pleinement exister, d’être reconnu pour ce qu’ils sont et non plus comme on les présente et encore moins comme on les considère. Nous sommes tout simplement en train de dire que république bananière sous certains aspects, notre société a été incapable d’intégrer sans distinction aucune ces français qu’on nous présente comme particuliers. Les responsabilités sont connues et pourtant tout le monde fera mine de ne rien voir, de ne rien comprendre de ce cannibalisme sociologique qui va littéralement phagocyter les banlieues en leur donnant une personnalité qu’elle n’a pas et qu’elle ne peut avoir.

Cependant, la défense de l’ordre public, une façon de dire à la périphérie de fermer sa gueule, le durcissement des lois sur le mode du patriot-act etasunien contre une menace en partie fictive en tout cas médiatiquement amplifiée, sera un moyen pour le gouvernement de retrouver une légitimité au moment ou celle-ci lui fera cruellement défaut. Fait paradoxal, la répression ainsi exercée contre la démarche contestataire de la périphérie, servira surtout à justifier le recul de la liberté de manifester ainsi qu’à masquer les renoncements des différents gouvernements en place à mener une vraie politique de la ville progressiste en matière sociale. Cette façon de faire dans l’idée de se défaire de responsabilités premières sera une façon d’éluder la question de la problématique périphérique ou comment porter atteinte aux droits de l’homme au nom de la défense de la république contre la dangerosité supposée ou fictive de personnes ou de groupe de personne. Cette politique pour le moins irresponsable conduit à creuser plus profondément encore le sillon de la pénalité préventive ou présentée comme tel en créant de toutes pièces ce que nous pourrions voir comme une présomption de la culpabilité. Ce faisant, et quand bien même y compris la gauche trempera dans cette tendance glauque et antirépublicaine contribuera à poursuivre sous une nouvelle forme les régressions sécuritaires des précédents gouvernements notamment celui du pénible sarkozy. En fait tout se passera comme si la périphérie n’aurait pas le droit de crier à la face du monde son ras le bol d’une politique inique séculaire que même les pires dictatures auront abandonné depuis fort longtemps. Il semblerait que les banlieues soient tenues de composer avec ce peu que leur réservera la république soit un quignon de pain en guise de repas et une soupe insipide en matière d’accompagnement. Bon appétit bien sûr..... Pendant que les hommes politiques s’acharneront comme des sagouins à occulter la question, piégée, mise le dos au mur et incapable de se ressaisir, la périphérie rongera son frein. Agir ou ne pas agir, telle est la question. Contester ou ne pas contester tel sera le cruel dilemme. Peu importe que les banlieues vivent mal leur socialité, peu importe si ces dernières ne se sentent pas reconnues au sein de leur propre société ce qui compte, c’est aller dans le sens de la surenchère quitte pour cela à scinder la société en deux corps distincts. Hors nous en parlions précédemment et nous n’aurons de cesse de la répéter, c’est dans le regard de l’autre que l’on se construit pour partie. Hors ce nécessaire regard, véritable miroir structurant, fera preuve de la plus pure subjectivité, sans parler bien sûr de cette façon de toiser l’autre comme s’il constituerait un rebut de l’humanité. La périphérie se cherche, mais certainement pas dans la bonne direction. Du moins pour l’instant et pour l’instant seulement.

Ce que nous devrions faire serait de procéder à une reconstruction rationnelle de notre société et de l’adapter à nos nouvelles réalités sociologiques et cela sans exclusive. Mais les hyènes ricanantes et glapissantes, s’étant elles-mêmes déclarés comme les aruspices de nos modes de pensée de notre société n’en verront pas le besoin. Froides et animées de sourds desseins, au lieu d’établir un nouvel équilibre mental et social des forces, essentiel pour maintenir l’ordre et la stabilité, elles ont pris des mesures qui ont jeté notre société dans un déséquilibre marqué et profond. Aux portes de la liberté d expression et de la démocratie, la dictature guette.

La Saint Barthélémy a pris fin, enfin presque, mais elle n’a pas pris fin avec les musulmans comprenant des accords clairs et transparents sur le respect des règles existantes ou la création d’un nouvel ensemble de règles et de normes. Cela a créé l’impression que les faiseurs et défaiseurs d’opinion auraient décidé de forcer les événements et de remodeler la société afin de satisfaire leurs propres besoins et intérêts. Lorsque les valeurs, les freins et contrepoids en place faisaient obstacle à ces objectifs, ce système été déclaré sans valeur, obsolète et nécessitant une démolition immédiate. Les hyènes ricanantes et glapissantes vont s’y attacher non sans une jouissive morbidité.

Pardonnez l’analogie, mais c’est la façon dont les nouveaux faiseurs et défaiseurs d’opinion que sont les hyènes ricanantes et glapissantes se comporteront quand ils se retrouvent tout à coup avec une grande fortune, dans ce cas sous la forme d’un leadership et d’une domination sociétale. Au lieu de gérer leur influence intelligemment, pour leur propre bénéfice mais aussi le bénéfice désintéressé de la société, ils n’auront de cesse de diviser cette dernière en deux corps distincts comme si le but consisterait en un chaos du reste en pleine gestation. Aussi bien sûr, je pense qu’ils ont commis beaucoup de folies quand bien même se rehaussant de la connaissance infuse et de l’empathie désinterréssée.

Nous sommes entrés dans une période de différentes interprétations et de silences délibérés dans la politique de notre pays. Confrontée à ces attaques frontales, la démocratie, du moins la véritable, a maintes fois été forcé de battre en retraite, encore et encore, par l’assaut impitoyable du nihilisme légal. L’objectivité et la justice ont été sacrifiées sur l’autel de l’opportunisme politique et intellectuel. Des interprétations arbitraires et des évaluations biaisées ont remplacé les normes sociales voir même quelque part démocratiques. Dans le même temps, l’emprise complète sur les médias ont rendu possible, comme ils le désireront, de présenter le terroriste comme un musulman et le musulman comme un individu qui viendrait polluer l’immaculée conception de notre identité nationale. Un comble, non une véritable conspiration.

Dans une telle situation où sous la férule d’une source d’information unique et arbitraire, la recherche de solutions globales risque souvent de se transformer en une tentative d’imposer ses propres recettes du reste souvent insanes. Les ambitions de ce groupe sont devenues si grandes qu’ils ont commencé à présenter les politiques qu’ils côtoieront dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la société. Mais cela ne tient pas debout. Tout au plus de cette boue avec laquelle la périphérie sera inlassablement aspergée presque figée en statut de sel.

La notion même d’information est devenue une valeur relative pour la plupart des ressortissants périphériques voyant là comme un besoin de nuire plutôt que d’informer. En essence, ce qui sera proposé sera de cette formule pour le moins incroyable : la périphérie ne serait pas assez pure pour figurer au palmarès de l’identité nationale (essai « l’identité malheureuse » du pénible Alain Finkielkraut) voir cette formule plus la loyauté des français dits de souche envers la seule conception d’une identité immaculée conception sera intense plus grande sera sa légitimité. On n’arrête plus la connerie humaine.

Les mesures prises contre ceux qui refuseront de se soumettre à un tel diktat sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de l’ostracisme, les pressions médiatiques et la propagande, l’ingérence dans les affaires d’actualité, et les appels à une sorte de légitimité «ultra-nationale » lorsqu’ils auront besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de discréditer les intellectuels périphériques qui dérangent. Dernièrement, nous avons de plus en plus de preuves que le chantage pur et simple, la manipulation ont également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre d’information s’agissant notamment de l’affaire de la synagogue de la Roquette. Ce n’est pas pour rien que « Big Brother » dépense des millions d’euros pour tenir sous sa coupe réglée toute l’information.

Demandons-nous à quel point nous sommes à l’aise avec tout cela, à quel point nous sommes objectivement informés, combien nous sommes heureux de vivre dans cette société du mensonge, à quel degré d’injustice et d’irrationalité elle est parvenue sous la houlette des faiseurs et défaiseurs d’opinion. Peut-être n’avons-nous pas de véritables raisons de nous inquiéter, de discuter et de poser des questions embarrassantes ? Peut-être que la position exceptionnelle des hyénidés et la façon dont ils mènent leur leadership est vraiment une bénédiction pour nous tous, et que leur ingérence dans les événements de la société apporte la paix, la prospérité, le progrès, la croissance et la démocratie, et nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela ?

Permettez-moi de dire mesdames, messieurs que ce n’est pas le cas, absolument pas le cas. Sans abuser sur le trait nous sommes dans une république du mépris, dans une république du déni, dans une république de la falsification de tout ce qui touche de près comme de loin à l’information objective et réaliste. Les français sont manipulés et ils ne s’en rendent pas vraiment compte. Les banlieues sont diabolisées et elles s’en rendent que trop bien compte.

Un diktat unilatéral et le fait d’imposer sans discernement sa propre vision des choses produisent le résultat inverse que celui que nous aurions du nécessairement rechercher. Au lieu de régler les conflits, d’arrondir les arêtes saillantes des problèmes, cela conduit à leur escalade ; à la place d’une périphérie stable, apaisée et affirmée nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des nationalistes radicaux. La société n’est pas dans la merde.

Pourquoi les politiques soutiennent-ils de tels individus serions-nous en droit de nous demander ? Ils le font parce qu’ils décident de les utiliser comme instruments dans la voie de la réalisation de leurs ambitions, mais ensuite, ils se brûlent les doigts et font marche arrière. Je ne cesserai jamais d’être étonné par la façon dont nos hommes politiques ne cessent de marcher sur le même râteau, c’est-à-dire de faire les mêmes erreurs encore et encore.

Au cours de mes conversations avec des français, je parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme intellectuel des hyènes ricanantes et glapissantes, de le considérer comme un défi à l’échelle national. Nous ne pouvons pas nous résigner et accepter ce poison, nous ne pouvons pas le couper en morceaux séparés à l’aide du deux poids deux mesures. Beaucoup de français seront d’accord avec ce point de vue, ils ont exprimé leur accord, mais après quelques temps, nous nous sommes retrouvés au point de départ.

Seule la détermination et la sagesse des français seraient susceptible de sauver notre pays, clé du chaos et de l’emprise des terroristes intellectuels. Plus que jamais auparavant, les imprécateurs attitrés, les détracteurs assermentés de la périphérie recevront le soutien inconditionnel de certains médias, de certaines chaines de télévision et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant généralement des rangs e l’affront national.. Permettez-moi de vous demander où ces sicaires obtiennent-ils toute cette caution qui leur servira de point d’appui au lynchage des musulmans? D’où tout cela vient-il ? Comment ces escrocs de l’information notoires ont-ils a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissant, de fait une véritable force armée à même de sabrer sans état d’âme ni freins démocratiques la périphérie ? Quel fut le résultat ? Des dizaines de milliers de musulmans, se sont retrouvé comme largués et ont aujourd’hui rejoint les rangs des indignés là où d’autres plus radicaux opteront pour « le djihad » en quête de nécessaire reconnaissance.

Nous avons parfois l’impression que nos hommes politiques sont constamment aux prises avec les conséquences de leurs propres politiques, et qu’ils dépensent tous leurs efforts dans le traitement des risques qu’ils ont eux-mêmes créés, en payant un prix de plus en plus élevé.

Chers amis (es),

Cette période d’information unilatérale du reste dévoyée a démontré de manière convaincante que le fait d’avoir une seule source informative ne rend pas les processus sociaux plus faciles à gérer. Au contraire, ce type de construction instable a montré son incapacité à lutter contre les menaces réelles telles que les conflits sociaux, les radicalisations voir même par réaction le fanatisme religieux d’un coté et le chauvinisme et le néonazisme de l’autre. Dans le même temps, il a ouvert une large voie aux ultra nationalismes exacerbées, à la manipulation de l’opinion publique et à la brutalisation et à l’oppression des faibles par les forts. La périphérie n’appréciera guère ce genre de traitement inique où trainée dans la boue on lui demandera, il n’empêche, de laver plus blanc que le blanc.

Essentiellement, une société monochrome au principe de l’immaculée conception telle défendue par le pénible Alain finkielkraut voir le tout autant pénible Eric Zemmour est tout simplement un moyen de justifier la dictature sur les individus. De toute évidence, ce type de société expurgé de tout artefact polluant si je puis dire s’est avéré un fardeau trop rude, trop lourd et trop ingérable même pour les partisans d’une société exclusivement blanche et chrétienne. Des commentaires ont été faits dans ce sens sur des sites internet, et je suis entièrement d’accord avec eux. Voilà pourquoi nous voyons, en cette nouvelle étape de l’histoire, des tentatives de recréer un semblant de société épurée en tant que modèle commode pour perpétuer le mythe d’une société exclusivement gauloise.

Aujourd’hui, nous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter la société, dessiner de nouvelles lignes de clivage, réunir des coalitions qui ne sont pas façonnées pour quelque chose, mais dirigées contre quelqu’un, notamment contre le musulman, pour créer l’image d’un ennemi comme ce fut le cas pendant les sombres périodes du pétainisme. La situation sera présentée de cette façon et il ne saurait en être autrement. Nous devons prendre conscience de tout cela et nous devons le comprendre afin de conjurer le chaos qui se profile à l’horizon. Les hyènes ricanantes et glapissantes ainsi que certains médias dont L’Expresse, ont toujours dit implicitement aux français: « Nous avons un ennemi commun, un ennemi terrible, le centre du mal, et nous vous protégeons, vous français de souche, de cet ennemi, et nous avons donc le droit de vous donner des ordres, de vous forcer à sacrifier vos intérêts politiques et économiques et à payer votre quote-part des coûts de cette défense collective, mais nous serons les responsables de tout cela bien sûr. » En bref, nous voyons aujourd’hui des tentatives, dans une société en plein bouleversement, un monde nouveau et changeant, de reproduire les modèles familiers de la gestion globale de la lutte contre l’ennemi de l’intérieur, et tout cela de manière à garantir à la société cette pureté identitaire dont il reste à expliciter les curieux linéaments.

Mais ces tentatives sont de plus en plus déconnectées de la réalité et sont en contradiction avec la diversité de notre société. Des mesures de ce genre créent inévitablement des confrontations et provoquent des contre-mesures, et ont pour résultat l’effet inverse de ce qui aurait été souhaité. Nous voyons donc ce qui se passe quand les intellectuels et autres philosophes de plateaux de télévision commencent imprudemment à s’ingérer dans la sociologie et que la logique des décisions rationnelles cède la place à la logique de confrontation, qui ne fait que nuire aux propres positions et intérêts sociologiques voir politiques de notre société.

Les projets politiques communs et les investissements mutuels rapprochent objectivement les individus et contribuent à aplanir les problèmes actuels dans les relations entre français. Mais aujourd’hui, notre société torpillée par des imprécations de toutes natures, fait face à des pressions sans précédent de la part des intellectuels de plateaux de télévision. De quelles solutions, de quelles opportunités politiques ou de quel pragmatisme sociologique peut-on encore parler lorsque nous entendons des slogans tels que « la patrie est en danger », « le monde libre est menacé », et « la démocratie est en péril » ? Et tout le monde doit alors se mobiliser pour combattre sans répit l’ennemi de l’intérieur en la personne du musulman.. Voilà à quoi ressemble notre politique actuelle de mobilisation notamment celle lâchement instituée par le pénible sarkozy qu’adouberont sans retenue « philosophes » de salon et « intellectuels » cathodiques. On ne peut pas mélanger la politique et compte à régler, mais c’est ce qui se passe maintenant. J’ai toujours pensé et je pense encore aujourd’hui que les imprécations pour des motifs purement politiciens sont une erreur qui nuira à tous, mais je suis sûr que nous reviendrons sur ce point. Quand bien même au bord de la rupture, permettez-moi de souligner que la périphérie ne va pas perdre son calme, s’offenser ou venir mendier à la porte de quiconque. La périphérie possède sa fierté quand bien même sauvagement outragée. De toute évidence et dans les limites du raisonnable, les pressions de l’extérieur, les agressions récurrentes comme cela est le cas à plusieurs reprises par le passé voir actuellement ne feront que conforter la périphérie dans la justesse de son combat, à la maintenir maintenir en éveil et l’amènera inévitablement à se concentrer sur les principaux objectifs d’affirmation mais aussi nécessairement de réhabilitation. Bien sûr, ces agressions récurrentes constituent un obstacle.

Bien évidemment tout ce beau monde essaient de nous affaiblir par ces sanctions, d’entraver notre épanouissement et de nous pousser à l’isolement politique, économique et culturel, en d’autres termes nous forcer à prendre du retard. Mais permettez-moi de rappeler encore une fois que la périphérie regorge de ressources insoupçonnées et qu’il suffirait de presque rien, peut être quelques agressions de moins pour qu’elle fasse montre de sa capacité à agir. Nous n’avons pas l’intention de nous isoler de quiconque ou de choisir une sorte de voie de médiane fermée, en essayant de vivre en autarcie. Nous sommes toujours ouverts au dialogue, y compris au sujet de la normalisation de nos relations sociologiques et politiques. Nous comptons ici sur l’approche et la position pragmatique des véritables intellectuels pour confirmer nos intuitions si je puis dire.

Pourtant, certains imprécateurs disent aujourd’hui mordicus que la périphérie tournerait le dos à la société comme ingrate envers une terre d’accueil qui les aura choyé– de tels propos ont probablement été tenus par les tenants d’une sociologie au rabais comme amputée de toutes vérités structurantes. Permettez-moi de dire que ce n’est absolument pas le cas. Notre volonté de nous insérer dans le giron de la société n’a pas commencé d’hier, et non en réponse aux sanctions, mais c’est une démarche du reste naturelle que nous suivons depuis maintenant un bon nombre de décennies. Comme n’importe quel citoyen y compris d’ailleurs les indignés, nous avons vu que la périphérie joue un rôle de plus en plus important dans la société, dans l’économie et dans la politique, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces développements.

Permettez-moi de dire encore une fois que, quand bien même considérée comme telle, la périphérie ne peut constituer une exception. Au nom de quoi devrions-nous ne pas faire usage de nos droits citoyens? Ce serait faire preuve d’une vue extrêmement courte que de ne pas le faire.

Les tendances démographiques, économiques et culturelles actuelles suggèrent que la dépendance à une seule image faite de la société va objectivement diminuer. C’est une chose que les véritables intellectuels de la périphérie du style Houria Bouteldja ont également évoqué dans leurs réunions et travaux.

Peut-être que l’évolution de la politique nationale sera le reflet de l’évolution que nous constatons au sein de la périphérie, à savoir une meilleure reconnaissance des banlieues en tant que française à part entière et non plus considérée comme de la francitude qu’il conviendrait de traiter comme telle. Ceci est tout à fait possible.

Il ne fait aucun doute que des facteurs politiques joueront un rôle plus important dans la reconnaissance de la périphérie. Cela aura également un impact important sur ​​les relations interindividuelles, y compris parce que cette ressource douce (soft power) dépendra dans une large mesure des réalisations concrètes dans le développement du capital humain plutôt que des trucages sophistiqués de la propagande.

Dans le même temps, l’essentialisation d’une soi-disant société ethnocentrique immaculée conception (je voudrais également attirer l’attention sur cela, chers collègues), en soi et d’elle-même, n’améliore pas la stabilité ; de fait, il est plus probable que ce soit l’inverse qui se produise. L’objectif d’atteindre l’équilibre social optimal est en train de devenir un véritable casse-tête assez difficile, une équation à plusieurs inconnues et dont l’une connue participe du lynchage systématique des hyènes ricanantes et glapissantes.

Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, si nous choisissons de ne pas respecter les règles républicaines – même si elles peuvent être strictes et peu pratiques – mais plutôt de vivre sans règles du tout ? Et ce scénario est tout à fait possible ; nous ne pouvons pas l’exclure, compte tenu des tensions dans la situation politique actuelle. Beaucoup de prédictions peuvent déjà être faites, en tenant compte des tendances actuelles, et malheureusement, elles ne sont pas optimistes. Si nous ne créons pas un système clair d’engagements et d’accords mutuels, si nous ne construisons pas les mécanismes de gestion et de résolution des situations de crise, les symptômes de l’anarchie sociale vont inévitablement aller en s’accroissant.

Aujourd’hui, et sous la houlette des hyènes ricanantes et glapissantes nous voyons déjà une forte augmentation de la probabilité de tout un ensemble de conflits sociaux violents avec la participation directe ou indirecte des médias comme aux ordres. Et les facteurs de risque comprennent non seulement les conflits sociaux traditionnels, mais aussi l’instabilité interne liée à une méconnaissance de L’Islam et où les frontières avec la véritable laïcité deviendront de plus en plus floues.

La révolte de Trappe, l’insurrection du novembre 2005, qui j’en suis sûr a été longuement évoquée et dont nous parlerons encore et encore, sont l’un des exemples de ces sortes de conflits qui affectent l’équilibre sociétal, et je pense que ce ne seront certainement pas les derniers. De là émane la prochaine menace réelle de mettre en accusation un système inique du reste incapable de se remettre en cause. Et ce processus dangereux a été initié non seulement pas les politiques mais aussi et surtout par les hyènes ricanantes et glapissantes et qui poursuivent malgré les risques notoire activement ce processus de déstabilisation de la société.

Chers amis,

Je tiens à souligner que la périphérie quoiqu’on en dise quoiqu’on en pense n’est certainement pas à l’origine de tout cela. Une fois de plus, nous glissons vers des temps incertains où, au lieu de l’équilibre de la société et des échanges mutuels, ce sera la peur et les déséquilibres de la destruction mutuelle qui empêcheront notre société de vivre pleinement sa diversité. En l’absence de volonté clairement affichées, les agressions contre la périphérie deviennent encore une fois le point focal de l’ordre d’un désordre annoncé ; elles sont utilisées n’importe où et n’importe comment, sans la moindre sanction politique. Bien au contraire. Et si le politique refuse de rendre de tels arrêts, alors on imagine sans peine comment est considérée la périphérie, comment elle sera inlassablement considérée, somme toute comme moins que rien voir plus bas encore. Cela est dangereux, extrêmement dangereux.

Nous insistons sur la nécessité de condamner tous ces imprécateurs qui feront de la périphérie l’objet de tous leurs fantasmes débridés. Nous ne sommes pas seulement en faveur d’une remise à plat de tous les préjugés, mais nous insistons sur la nécessité de poursuivre les pourparlers en faveur d’une société apaisée et débarrassées de tous ses vieux démons notamment des hyènes ricanantes et glapissantes qu’il convient d’éradiquer comme nous avons éradiqué la peste bubonique. Moins nous aurons de hyènes ricanantes et glapissante, mieux ce sera et mieux la société s’en portera. Et nous sommes prêts à mener les discussions les plus sérieuses et les plus concrètes sur le désarmement intellectuels des bateleurs de l’information – mais seulement des discussions sérieuses sans aucun deux poids, deux mesures.

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Aujourd’hui, de nombreuses assertions fallacieuses ont déjà été assimilables à des armes de destruction massive en termes de capacité de nuisance, et en cas de renonciation à mettre un terme à tout ce carnage sociologique qui risque d’embraser la société toute entière un peu comme on jetterait de l’huile sur un feu déjà dévastateur. Il nous faut envisager une éradication radicale de la capacité de nuisance des bateleurs de l’information.

La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits interindividuels, religieux et sociaux. De tels conflits sont dangereux non seulement en tant que tels, mais aussi parce qu’ils créeront des zones d’anarchie, d’absence total de lois et de chaos autour d’eux, des lieux qui sont commodes pour les terroristes et les criminels, et où la piraterie intellectuelle, le trafic de l’information et le trafic d’influence seront florissants. Il semblerait que les initiateurs de la théorie du chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent plus quoi en faire ; il y a confusion dans leurs rangs quand bien même la jouissance ne sera pas absente. Pourtant, Il semblerait que le génie se soit échappé de la lampe en témoigne les assassinats d’enfants juifs victimes collatérales de la malveillance de leurs pairs.

Nous suivons de près les discussions de ces imprécateurs à la fois au sein des faiseurs et défaiseurs et de la communauté de la classe politique. Il suffit de regarder les gros titres de la presse française pour se faire une juste idée de comment est gouvernée notre société.

Chers amis,

Compte tenu de la situation actuelle tout ce qu’il y a de plus anxiogène, il est grand temps de commencer à se mettre d’accord sur des choses fondamentales. Ceci est d’une importance et d’une nécessité extrêmes ; cela vaudrait beaucoup mieux que de se retirer dans nos propres retranchements. Plus nous ferons face à des problèmes communs, plus nous nous trouverons dans le même bateau, pour ainsi dire. Et la manière sensée de trouver une issue réside dans la coopération entre la périphérie et le restant de la société, dans l’idée de trouver des réponses collectives aux défis croissants, et dans la gestion commune des risques. Certes, certains de nos hommes politiques, pour des raisons bien à eux, ne se remémorent cela que lorsque c’est dans leurs intérêts. Or pour l’instant leurs seuls intérêts résident dans la diabolisation de L’Islam et du musulman comme s’y est adonné entre autres, le CRIF. De toute façon ce sont toujours les mêmes et ils se plaignent que la périphérie ne les porte pas dans son cœur. Un comble, Non une hérésie !!!!

L’expérience pratique montre que les réponses communes aux défis ne sont pas toujours une panacée, et il faut que nous comprenions cela. En outre, dans la plupart des cas, elles sont difficiles à atteindre : il n’est évidemment pas facile de surmonter les aprioris récurrents lorsqu’il s’agit de composantes sociales ayant des traditions culturelles et historiques différentes. Mais néanmoins, nous pourrions avoir des exemples où, ayant des objectifs communs et agissant sur la base des mêmes critères, nous pourrions obtenir collectivement de réels succès. La périphérie ne peut être une fatalité, c’est un projet qu’il reste certes à concrétiser.

Permettez-moi de vous rappeler la résolution du problème de la différence en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et ailleurs, et le dialogue de fond conséquent sur les aprioris, ainsi que le travail sur les questions de la différence, qui ont aussi connu des résultats positifs dans ces pays. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cette expérience à l’avenir pour relever les défis locaux et nationaux?

Quelle pourrait être la base juridique, politique, et économique pour un nouvel ordre social qui permettrait la stabilité et l’harmonie, tout en encourageant une saine émulation, et en ne permettant pas la formation de nouveaux obstacles qui entravent la nécessaire implication ? Il est peu probable que quiconque puisse proposer dès à présent et dans l’immédiat des solutions absolument exhaustives et prêtes à l’emploi. Nous aurons besoin de beaucoup de travail et de la participation d’un large éventail des forces vives de la nation, de la société civile, et de plates-formes d’intervenants telles que celle-ci. Cela demandera du temps, mais aussi une nécessaire distanciation de la société avec ses préjugés. Ce ne sera pas de la tarte.

Cependant, il est évident que les succès et les résultats réels ne seront possibles que si les participants clés de cette question peuvent se mettre d’accord sur l’harmonisation des intérêts de base, sur le fait de s’imposer des limites raisonnables, et de donner l’exemple d’une démarche pionnière positive et responsable. Nous devons identifier clairement où se terminent les actions unilatérales et nous avons besoin de mettre en œuvre des mécanismes multilatéraux. Et dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité d’un tel programme, nous devons résoudre le cruel dilemme entre les actions de la communauté musulmane visant à s’assurer de son authenticité et le principe de laïcité et de la non-ingérence dans les affaires intérieures du CFCM.

Ces collisions mêmes conduisent de plus en plus à une interférence extérieure arbitraire dans des processus internes complexes, et encore et encore, ils provoquent des tensions inutiles voir dangereuses entre les principaux acteurs en lice. La question de la préservation de la souveraineté devient presque primordiale dans le maintien et le renforcement de la stabilité nationale.

De toute évidence, dans ce climat glauque d’islamophobie, discuter de nos jours des critères explicites de la laïcité est devenue extrêmement difficile. Il est pratiquement impossible de les séparer des desseins pour le moins singuliers de la politique actuelle. Cependant, il est beaucoup plus dangereux de rester dans une situation où il n’y a pas d’accords qui soient clairs pour tout le monde, et où des conditions claires pour l’ingérence nécessaire et légale ne sont pas fixées. Tout reste à faire.

J’ajouterais que les relations bilatérales périphérie/restant de la société et périphérie/ institutions, doivent être basées sur le droit légal, qui lui-même doit reposer sur des principes moraux tels que la justice, l’égalité et la vérité. Peut-être le plus important est-il le respect des musulmans et de leurs intérêts. C’est une formule évidente, mais le fait de la respecter, tout simplement, pourrait changer radicalement la situation sociale, politique voir symbolique actuelle.

Je suis certain qu’avec une volonté réelle et engagée, nous pourrions restaurer la stabilité, l’harmonie voir même la sécurité. Nous n’avons même pas besoin de reconstruire quelque chose de nouveau, à partir de zéro ; notre société pas une « terre vierge », d’autant plus que les institutions créées après le siècle des lumières sont relativement universelles et peuvent être dotées d’un contenu moderne et adéquat pour gérer la situation actuelle. Mais bon encore faudrait-il que la volonté soit là. Ce qui ne semble pas être le cas en l’état actuel des choses.

À la lumière des changements fondamentaux dans l’environnement social et politique, l’augmentation des désordres incontrôlables et des diverses menaces qui pointent le bout de leur nez, nous avons besoin d’un nouveau consensus des forces responsables. Il ne s’agit pas de conclure certaines transactions locales au niveau des associations de quartiers ou un partage des zones d’influence dans l’esprit de la politique classique, ni d’assurer la domination globale et complète de quiconque au sens de la totale main mise de L’Islam. Je pense que nous avons besoin d’une nouvelle version de l’interdépendance au sens de l’osmose qui balaierait toutes formes d’aprioris. Nous ne devrions pas avoir peur de cela. Au contraire, ce serait un bon instrument pour harmoniser les positions actuelles.

Ceci est particulièrement pertinent étant donné le renforcement et la croissance de certaines formes de radicalisation, processus malheureux qui nécessite objectivement la maitrise de ces nouveaux pôles, par la création de puissantes organisations régionales et l’élaboration de nouvelles règles pour leur interaction. La coopération entre ces centres contribuerait sérieusement à la stabilité de la sécurité et de l’harmonie de notre société. Mais afin d’établir un tel dialogue, nous devons partir du postulat selon lequel tous les centres décisionnaires et projets d’intégration qui se forment autour d’eux doivent avoir les mêmes droits au développement, afin qu’ils puissent se compléter mutuellement et que personne ne puisse artificiellement les forcer à entrer en conflit ou en opposition. De telles actions dévastatrices briseraient les liens entre la périphérie et les institutions mêmes et seraient soumis à des difficultés extrêmes, voire même à une destruction totale.

Pourquoi est-ce que je soulève cette question ? Parce qu’en mettant en œuvre ce projet de nécessaire discussion avec les banlieues, les différents partenaires possibles pourraient venir à nous avec leur proposition, non pas par la porte arrière, pour ainsi dire, mais au su et au vu de tout le monde et nous ne pouvons que donner notre accord pour cela, quand bien même personne ne nous a rien demandé à ce sujet. Nous pourrions avoir des discussions sur tous les sujets liés notamment à la reconnaissance de la périphérie en tant que française à part entière, des discussions persistantes, mais je tiens à souligner que notre action a été menée d’une manière tout à fait réfléchie, en indiquant des problèmes possibles, et en soulignant les raisonnements et arguments évidents. Mais personne ne voudra nous écouter et personne ne voudra discuter. Ils nous ont simplement dit : ce ne sont pas vos affaires, point, fin de la discussion. Au lieu du dialogue global mais – je le souligne – citoyen que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de logique ; ils ont plongé le pays dans le trouble, dans l’effondrement de la confiance en l’autre voir même à la longue dans un clash social avec des risques évidents. De toute façon la tendance est à la surenchère comme l’a donné à voir le pénible Eric Zemmour.

Pourquoi ? Quand je demande autours de moi pourquoi personne ne souhaite mettre un terme à toute cette escalade, ils n’ont plus de réponse ; personne ne dit rien. C’est tout. Tout le monde est désemparé, disant que ça c’est juste passé comme ça. Sans trop s’en rendre compte, presque de façon intuitive tout un chacun semblera cerner l’origine du mal qui frappe notre société. Mais pourtant d’aucun de se lever pour siffler la fin de la partie. Tout au plus se fendront-ils d’un laconique : « ces actions n’auraient pas dû être encouragées » mais sans pour autant les condamner comme si cela rentrait ou devrait entrer dans l’ordre des choses. Mais objectera-on, pourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel but ? Est-ce là une manière civilisée de résoudre les problèmes de la société ? Apparemment, ceux qui fomentent constamment de nouvelles « révolutions préfabriquées et prêtes à l’emploi » se considèrent comme de « brillants artistes » et ne peuvent tout simplement pas s’arrêter.

Je suis certain que le travail des associations ainsi crées, la coopération entre les structures fédérales désormais opérantes, doivent être construits sur ​​une base transparente et claire. Le processus de formation de ces structures désormais reconnues de tous pourrait être un bon exemple d’une telle transparence. Les cités qui feront partie de ce projet pourront informer leurs partenaires de leurs plans à l’avance, en précisant les paramètres de notre stratégie et les principes de son travail, qui correspondent pleinement aux règles d’une société désormais apaisée.

J’ajouterais que nous aurons également à accueillir favorablement l’initiation d’un dialogue concret entre la périphérie et le restant de la société. Pourtant et contre toute attente, il nous a presque catégoriquement refusé cela, et il est également difficile d’en comprendre les raisons. Qu’est-ce qu’il y a de si effrayant à cela ? Qu’y a-t-il d’anormal à vouloir jeter les bases d’un dialogue concret, ouvert et porteur de toutes les promesses ? Là est la véritable question. La société se voile la face et pendant ce temps elle n’a de cesse de s’essentialiser sur celui de la musulmane.

Et bien sûr, avec un tel travail conjoint, nous pourrions penser que nous devrions nous engager dans un dialogue (j’ai évoqué cela à de nombreuses reprises et j’ai perçu l’accord de plusieurs de nos partenaires) sur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s’étendant depuis Strasbourg jusqu’à Navarre.

Chers amis (es),

Malgré les incessantes agressions dont elle fera l’objet, la périphérie a fait son choix. Ses priorités seront d’améliorer encore nos institutions démocratiques et notre façon de faire de la politique, d’accélérer sa nécessaire implication, en tenant compte de toutes les tendances actuelles positives et négatives observées dans notre société, et en consolidant notre société sur la base de valeurs traditionnelles structurantes et du patriotisme.

Nous avons un agenda pacifique et positif, tourné non pas vers l’intégration, mais bien vers la socialisation si tant est que cela se serait avéré nécessaire. Nous travaillons activement avec toutes les forces vives de la périphérie manque tout simplement la nécessaire implication du restant de la société. Ce programme vise à renforcer les liens entre les citoyens, pas à les fragiliser. Nous ne prévoyons pas de façonner des blocs ou de participer à un échange de coups mais bien s’assoire autour d’une même table en vue d’un dialogue constructif et intelligent.

Les allégations et déclarations selon lesquelles la périphérie essaierait d’établir une sorte de communautarisme empiétant sur la souveraineté de notre société, n’ont aucun fondement. Quoiqu’on en dise quoiqu’on en pense, la périphérie n’a nullement besoin d’un quelconque rôle spécial ou exclusif dans notre société – je tiens à le souligner. Tout en respectant les intérêts des autres, nous voulons simplement que nos propres intérêts soient pris en compte et que notre position soit respectée.

Nous sommes bien conscients du fait que le monde est entré dans une ère de changements et de transformations globales, dans laquelle nous avons tous besoin d’un degré particulier de prudence et de la capacité à éviter toutes mesures irréfléchies que nous ne pourrions que regretter. Dans les années suivant l’avènement au pouvoir du pénible sarkozy, les acteurs sociaux ont en quelque sorte perdu ces qualités nécessaires qui structurent durablement une société. Maintenant, nous devons nous les rappeler. Sinon, les espoirs d’un développement stable et pacifique seront une illusion dangereuse, tandis que la crise d’aujourd’hui servira simplement de prélude à l’effondrement de l’ordre social.

Oui, bien sûr, j’ai déjà souligné que la construction d’un nouvel ordre social plus stable est une tâche difficile. Nous parlons d’une tâche longue et difficile. Nous avons déjà réussi à élaborer un dialogue reste à élaborer des règles qui seraient valables pour tous.

Je vous remercie vivement pour votre attention, pour votre patience surtout..

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